Portrait de Guillaume III d'Orange-Nassau, d’après Jan Henrik Brandon

Anonyme du XVIIe siècle, d’après Jan Henrik Brandon (mort en 1716), Portrait de Guillaume III d'Orange-Nassau. Huile sur toile, 80 x 61,8 cm. Château de Bussy-Rabutin © Reproduction Benjamin Gavaudo / CMN

Documentation

Jean-Pierre Poussou, « Les monarques britanniques et les arts du début du XVIIe au début du XIXe siècle », Histoire, économie & société, 2019/2 (38e année), p. 109-130.

Œuvres en rapport

Ce portrait figure Guillaume III d’Orange Nassau (1650-1702), grand rival de Louis XIV tout au long de son règne. A l’opposé du roi français, Guillaume III est plutôt hostile au « luxe dispendieux », ayant vécu dans une atmosphère calviniste.

D’abord stathouder des Provinces Unies dès 1672, il affronte la coalition formée par la France et l’Angleterre afin de prendre le contrôle de ses terres très riches. Incarnant la défense des libertés protestantes, Guillaume d’Orange parvient à chasser l’armée française du territoire à seulement 22 ans. C’est bien l’incarnation du pouvoir militaire qui est mis en avant dans ce portrait, avec l’armure que porte le Stathouder.

Le destin de Guillaume d’Orange ne s’arrête cependant pas dans les Provinces Unies. Par sa mère et son mariage avec la princesse Marie d’Angleterre, il devient le gendre du roi Jacques II, très vite impopulaire dans le pays. Au cours de la Glorieuse Révolution (1688-1689), Guillaume renverse le monarque et obtient les couronnes d’Angleterre, d’Ecosse et d’Irlande. Son règne marque la transition vers le régime parlementaire monarchique dans le pays et il règne jusqu’à sa mort en 1702.

Ce tableau est directement inspiré du portrait exécuté par l’artiste Jan-Henrik Brandon, en 1698, date à laquelle Guillaume III est roi d’Angleterre. Il fait cependant toujours appel à des peintres néerlandais pour se faire représenter. Sur l’armure, on aperçoit gravée une devise anglo normande « honi soit qui mal y pense », entourant la croix rouge de l’Angleterre. Cette devise est celle de l’ordre de la Jarretière, le plus important ordre de la chevalerie britannique. C’est donc en tant que roi chevalier et roi de guerre que Guillaume III se fait représenter. Il met en avant le rôle militaire du souverain, alors que la guerre de la Ligue d’Augsbourg, prend fin.

Dans le portrait peint d’après Peter Lely, le roi, âgé de 27 ans, met encore en avant son rôle de Stathouder et de chef militaire. Il a alors remporté des victoires militaires, qui ont permis le retrait des troupes françaises. Il est dépeint cuirassé tenant les attributs militaires : le casque ainsi que le bâton de commandement.

 

Jan Henrik Brandon (mort en 1716), Portrait de Guillaume d’Orange, 1698. Huile sur toile, 73 x 59,5 cm. Vente Tajan, Drouot-Richelieu, 2001) © Artprice

 

Anonyme du XVIIe siècle, d’après Peter Lely (1618-1680) ?, Portrait de Guillaume III d'Orange-Nassau, entre 1680 et 1710. Huile sur toile, 113 x 89 cm. Amsterdam, Rijksmuseum © Rijksmuseum Amsterdam

Œuvre à la loupe

 

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