Art & Architecture

article | Temps de Lecture3 min

Triptyque de portraits de femmes : Louise de Rouville, comtesse de Bussy

Partez à la découverte de la deuxième femme de Roger de Bussy-Rabutin.

Présentation de l'oeuvre

D’après Louis Elle (1612-1689), Louise de Rouville, comtesse de Bussy. Huile sur toile, 63 x 52,5 cm. Château de Bussy-Rabutin

© Benjamin Gavaudo / CMN

 

Le premier des portraits représente Louise de Rouville (1622-1703), qui intègre la famille Rabutin en 1650, par son mariage avec Roger de Bussy-Rabutin : c’est alors le deuxième mariage de ce dernier. Il relate dans ses Mémoires : « Pour moi, j’épousai donc Louise de Rouville, au mois de mai 1650. Elle avait une grande naissance et du bien assez honnêtement ; elle avait été nourrie ou dans les couvents ou auprès de Marguerite de Lorraine, duchesse d’Orléans, de qui elle avait l’honneur d’être cousine issue de germaine ».

Elle est la fille de Jacques de Rouville et d’Isabelle de Longueval, cousine de la duchesse d’Orléans. Louise de Rouville est notamment fille d’honneur de Madame pendant quelques années avant son mariage. Alors que son époux est emprisonné à la Bastille, elle quitte la Bourgogne pour s’installer à Paris et lui écrit souvent. Louise de Rouville profite de ses connaissances et de ses liens avec la cour afin de l’aider à revenir en grâce auprès du roi.  Elle relate à Bussy comment madame de Thiange tente d’assouplir le roi : « Hélas ! la pauvre femme, elle voudrait bien que son mari fût ici pour vaquer à des affaires qu'elle ne peut démêler toute seule ; en vérité, si Votre Majesté chassait tous ceux qui se moquent de leur prochain, vous auriez bien du monde à chasser ». (Correspondance de Roger de Rabutin, comte de Bussy, avec sa famille et ses amis, lettre du 8 septembre 1669).

Elle pose ici dans une robe jaune safran aux reflets chatoyants, le buste orné de perles comme il est d’usage à la cour du roi, mais la gorge est largement recouverte d’une gaze plissée. Un voile de pudeur réhaussé par la position de la main, finement modelée.

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Bussy-Rabutin, l’homme et l’œuvre, actes du colloque les 2 et 3 juillet 1993, Société des amis de Bussy-Rabutin, 1995.

Marie Chafour, « L'expression de la noblesse familiale dans le château de Roger de Rabutin », Rabutinages, n°23.

Elodie Vaysse, « Les Elle “Ferdinand”, la peinture en héritage : un grand atelier parisien au Grand Siècle (1601- 1717) », thèse de l’Ecole nationale des Chartes, 2015.

Autrice de la notice

morwena.jpg

Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

Le dossier thématique

La collection de portraits

Dossier | 23 contenus