Art & Architecture
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Partez à la découverte de la fille de Mme de Sévigné.
Le deuxième portrait de ce triptyque est celui de Françoise Marguerite de Sévigné (1646-1705), première enfant de Henri de Sévigné et de la marquise de Sévigné. Après la mort de son père, sa mère l’emmène vivre à Paris. Elle fait son entrée à la cour d’une façon assez particulière pour une femme de la noblesse, puisqu’elle danse au sein du ballet des Arts de 1663. Elle danse plusieurs fois pour la cour et participe en même temps à la vie à Versailles.
Elle épouse le comte de Grignan en 1669 et part alors vivre en Provence. C’est à partir de ce mariage que sa correspondance avec sa mère, la marquise, commence. Cette correspondance fait plus de mille pages et dure plus de trente ans. Dans une lettre à Bussy-Rabutin (4 décembre 1668), Madame de Sévigné lui annonce fièrement que « la plus jolie fille de France épouse, non pas le plus joli garçon, mais un des plus honnêtes hommes du royaume c'est M. de Grignan, que vous connaissez il y a longtemps ». Roger de Bussy-Rabutin n’a que peu d’estime pour Madame de Grignan. Dans une lettre adressée à madame de Seneville (28 avril 1678), il déclare que « cette femme-là a de l'esprit, mais un esprit aigre, d'une gloire insupportable, et fera bien des sottises. Elle se fera autant d'ennemis que sa mère s'est fait d'amis et d'adorateurs ».
Ce portrait serait une copie ayant appartenue à sa fille, Madame de Simiane, et ses dimensions ont été réduites par Sarcus. La jeune femme n’est pas ici représentée en portrait de cour, puisqu’elle arbore une simple chemise sous un corset, portant négligemment don manteau bleu sur son épaule gauche.
Le portrait de Marguerite de Sévigné, attribué à Jean Nocret et conservé au musée des Rochers-Sévigné de Vitré montre la jeune femme dans la splendeur de sa jeunesse, vers 1645. Le portrait qu’a exécuté Pierre Mignard en 1769 (Paris, musée Carnavalet) la représente dans une tenue raffinée mais au jardin.
© Benjamin Gavaudo / CMN
© Benjamin Gavaudo / CMN
Bussy-Rabutin, l’homme et l’œuvre, actes du colloque les 2 et 3 juillet 1993, Société des amis de Bussy-Rabutin, 1995.
Marie Chafour, « L'expression de la noblesse familiale dans le château de Roger de Rabutin », Rabutinages, n°23.
Elodie Vaysse, « Les Elle “Ferdinand”, la peinture en héritage : un grand atelier parisien au Grand Siècle (1601- 1717) », thèse de l’Ecole nationale des Chartes, 2015.