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Portrait d’Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour, duchesse de Rohan

Partez à la découverte de la vie de la duchesse.

Présentation de l'oeuvre

École française du début du XVIIIe siècle, Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour, duchesse de Rohan (1673-1727). Huile sur toile, 81 x 65,5 cm. Château de Bussy-Rabutin (Bussy-le-Grand)

© Benjamin Gavaudo / CMN

 

Membre de l’aristocratie française et fille de Madame de Ventadour, gouvernante de Louis XV, Anne-Geneviève de Lévis-Ventadour se marie deux fois et aura une descendance avec son second époux. Fille unique du duc de Ventadour, elle hérite de tous ses biens à sa mort en 1717.

Son premier mari, Louis-Charles de la Tour d’Auvergne, prince de Turenne, décède à la guerre en 1692 et elle se retrouve veuve à l’âge vingt-neuf ans, sans enfant. C’est par son deuxième mariage, avec Hercule-Mériadec de Rohan, en 1694, qu’elle obtient le titre de duchesse de Rohan, mariage dont elle a plusieurs enfants. En tant que princesse de la Maison de Rohan dont les membres avaient également rang de princes étrangers, Anne-Geneviève peut continuer à se faire appeler Altesse.

La duchesse de Rohan est aussi une femme d’art, passion qu’elle partageait avec la famille Rohan. À la suite de son décès, un inventaire de sa maison à Paris fait état de la présence de « douze portraits en pied de la maison de Soubise dont Joseph Parrocel a peint plusieurs fonds ; ils sont placés, ajoute-t-il, dans les trumeaux entre les croisées » décrit Dézallier d’Argenville : (Ch. V. Langlois, Les Hôtels de Clisson, de Guise et de Rohan-Soubise au Marais, 1922, p. 153). Sont aussi présents les portraits des rois de France, dont celui régnant à la place d’honneur, marquant la fidélité monarchique de la famille Rohan et par conséquent de la duchesse (P. Béchu et C. Taillard, Les Hôtels de Soubise et de Rohan Strasbourg, 2004, p. 95-96).

La tenue de la duchesse frappe par son luxe : velours, hermine, perles et pierres semi-précieuses. Le travail de la dentelle est remarquable, tout comme le velouté du manteau. En arrière-plan, un paysage est à peine esquissé sur une moitié du tableau, tandis que l’autre est sombre, divisant assez maladroitement le fond de l’œuvre.

Ce portrait a vraisemblablement été exécuté au moment où elle est au sommet à la cour de France, faisant partie de la prestigieuse famille de Rohan, à qui elle a léguée la charge de gouvernante des enfants royaux. C’est d’ailleurs le seul portrait connu que l’on ait d’elle à cette période de sa vie. Il se distingue d’un portrait plus connu de la duchesse par Nicolas de Largillière, conservé au musée des Beaux-arts de Rouen. Sur ce portrait, la duchesse de Rohan apparait sans doute après son mariage avec le duc de Rohan, même si elle utilise toujours le titre de princesse de Soubise, deuxième femme à porter le titre dans l’Histoire de France.

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Marie Mzykova, « Les collections du château national de Sychrov : la Galerie de portraits des Rohan », château national de Sychrov, Comité national du District de Liberec, Tchécoslovaquie, 1985.

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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