Art & Architecture
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Partez à la découverte de la plus discrètes des favorites de Louis XIV.
Le portrait de la duchesse de la Vallière est une figure attendue de la galerie des portraits Roger de Rabutin, auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules. Sa cousine, Mme de Sévigné, la voit comme « une petite violette qui se cachait sous l’herbe, et qui était honteuse d’être maîtresse, d’être mère, d’être duchesse. Jamais il n’y en aura sur ce moule-là ».
Le portrait en buste conservé au château de Bussy-Rabutin, qui représenterait Louise de la Vallière, a été acquis par Jean-Baptiste-César de Sarcus au XIXe siècle, et non par Roger de Rabutin. Il s’agit donc de compléter la galerie des portraits de femmes galantes du XVIIe siècle de Roger de Bussy, car le portrait manque évidemment dans l’œuvre totale de Roger de Rabutin en son château. La rareté des représentations de la duchesse de la Vallière complexifie en effet le projet d’une « galerie des beautés » complète du siècle de Louis XIV. On connait un portrait de Jean Nocret (1617-1672, conservé au musée des Beaux-Arts de Rennes et un autre conservé au château de Versailles. Celui de Claude Lefebvre, lui aussi est à Versailles, tandis qu’un autre, attribué à Pierre Mignard, est conservé au château de Fyvie en Ecosse.
La facture sommaire de ce portrait, avec ses drapés cassants et ses fleurs posées sans harmonie sur le décolleté de la robe, a été acquis par Jean-Baptiste-César de Sarcus et non par Roger de Rabutin. L’étoffe de la robe est dorée, comme il est d’usage à la cour, mais la guirlande de fleurs, qui vient remplacer les pierres, est un signe notable pour une maîtresse royale. Sous le règne de Louis XIV, la nature gagne progressivement les portraits et cela se voit notamment par l’ouverture sur un paysage bucolique en arrière-plan dans un portrait de Charles et Henri Beaubrun de Madame Clémence de Maille Brezé. Les fleurs deviennent aussi des accessoires de mode, en écho à la grâce prêtée aux dames dans le portrait de Louise de la Vallière par Jean Nocret, conservé au musée des Beaux-arts de Rennes.
Françoise-Louise de la Baume Le Blanc, bénéficie d’une excellente éducation, qui lui permet de devenir à 17 ans, demoiselle d’honneur de la maison de Madame, Henriette d’Angleterre et épouse de Philippe d’Orléans, frère du roi. Or Louis XIV et sa belle-sœur, Henriette d’Angleterre, qui sont aussi cousins, débutent une idylle qui inquiète la reine et le duc d'Orléans et ne plaît guère à la reine-mère Anne d'Autriche.
Le roi et sa belle-sœur cherchent ainsi un paravent afin de dissimuler leur liaison, et Mademoiselle de La Vallière est la candidate désignée. François Honorat de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan, sert d'entremetteur et pousse Louise de la Vallière dans les bras du roi. Elle fait naturellement la rencontre Louis XIV et devient sa première maitresse officielle. La liaison provoque la colère des dévôts et des ecclésiastiques, comme Bossuet, ainsi que les sarcasmes de la duchesse d'Orléans.
Dès 1667, c’est le début de la disgrâce alors que le roi fait de la marquise de Montespan sa nouvelle maitresse. Après une longue maladie, elle décide de se tourner vers la religion et entre dans le couvent des Carmélites du faubourg Saint-Antoine. Elle reste plus de 36 ans au couvent, où elle trouve la mort en 1710.
© Benjamin Gavaudo / CMN
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