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Guillaume III d'Orange-Nassau d’après Jan Henrik Brandon

Partez à la découverte du grand rival de Louis XIV en Europe.

Présentation de l'oeuvre

Anonyme du XVIIe siècle, d’après Jan Henrik Brandon (mort en 1716), Portrait de Guillaume III d'Orange-Nassau. Huile sur toile, 80 x 61,8 cm. Château de Bussy-Rabutin

© Benjamin Gavaudo / CMN

 

Ce portrait figure Guillaume III d’Orange Nassau (1650-1702), Roi d'Angleterre (1650-1702) d'Ecosse et d'Irlande (1689-1702), stathouder de Hollande (1672-1702) et grand rival de Louis XIV tout au long de son règne. Cheville ouvrière de la coalition antifrançaise qui se mit en place à partir de la guerre de Hollande 1672-1678 il parvient à former la « Grande Alliance » en faisant entrer la Grande-Bretagne dans la « Ligue d'Augsbourg » contre la France. De ce fait, il incarne la défense des libertés protestantes contre la « tyrannie française ». Son règne en Angleterre marque la transition vers le régime parlementaire monarchique dans le pays et il règne jusqu’à sa mort en 1702.

Ce tableau, acquis par Jean-Baptiste-César de Sarcus au XIXe siècle, est directement inspiré du portrait exécuté par l’artiste Jan-Henrik Brandon en 1698, date à laquelle Guillaume III est roi d’Angleterre. Le souverain continue cependant à faire appel à des peintres néerlandais pour ses portraits. C’est bien l’incarnation du pouvoir militaire qui est mis en avant dans ce sobre portrait en armure. En effet, à l’opposé du roi français, Guillaume III est hostile au « luxe dispendieux » qui correspond peu aux mœurs calvinistes.

Sur l’armure figure une devise anglo-normande gravée, « honi soit qui mal y pense », formant un cercle autour de la croix rouge de l’Angleterre ou croix de Saint Georges. Cette devise est celle de l’ordre de la Jarretière, le plus important ordre de la chevalerie britannique. C’est donc en tant que roi chevalier et roi de guerre que Guillaume III se fait représenter. Il met en avant le rôle militaire du souverain, alors que la guerre de la Ligue d’Augsbourg, prend fin.

Dans un portrait plus tardif d’après Peter Lely, le roi, âgé de vingt-sept ans, met encore en avant son rôle de Stathouder et de chef militaire. Il a alors remporté des victoires militaires, qui ont permis le retrait des troupes françaises. Il est dépeint en armure tenant les attributs militaires : le casque ainsi que le bâton de commandement.

 

Jan Henrik Brandon (mort en 1716), Portrait de Guillaume d’Orange, 1698. Huile sur toile, 73 x 59,5 cm. Vente Tajan, Drouot-Richelieu, 2001

© Tajan

 

Anonyme du XVIIe siècle, d’après Peter Lely (1618-1680), Portrait de Guillaume III d'Orange-Nassau, entre 1680 et 1710. Huile sur toile, 113 x 89 cm. Amsterdam, Rijksmuseum

© Rijksmuseum Amsterdam

Oeuvre à la loupe

Pour aller plus loin

Jean-Pierre Poussou, « Les monarques britanniques et les arts du début du XVIIe au début du XIXe siècle », Histoire, économie & société, 2019/2, p. 109-130.

Lucretia de Planta, Essai de reconstitution de la collection de Roger de Rabutin, comte de Bussy, au château de Bussy-le-Grand (Côte d'Or), mémoire de Maîtrise, Paris IV-Sorbonne, 1989-1991, p. 59-60, 64-66, 72-73.

Jean-Baptiste-César comte de Sarcus, Notice historique et descriptive sur le château de Bussy-Rabutin, Dijon, 1854, p. 86.

Autrice de la notice

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Morwena Joly-Parvex

Conservatrice du patrimoine

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