Unverzichtbar
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Propriété de l’État depuis 1929, le château de Bussy-Rabutin s’étend sur une superficie de 30 hectares comprenant un parc et un parterre de jardin régulier (restaurés entre 1991 et 1993 dans le cadre de la loi-programme portant sur les jardins historiques) mais également une forêt. Cet ensemble forme un véritable refuge de biodiversité s’inscrivant dans la politique CMN 2030. Et si nous partions à sa découverte ?
Sur plus d’une centaine de monuments, le (Centre des monuments nationaux) CMN compte 83 espaces verts, soit 3300 hectares cumulés. Ces espaces sont de réels refuges de biodiversité, que l’établissement s’est engagé à entretenir !
Du fait du changement climatique, parcs et jardins sont mis en danger : qu’il s’agisse de sécheresse, de tempêtes ou d’inondations, ces évènements mettent à mal les cycles naturels. C’est pour ces raisons que les différents monuments rattachés au CMN s’attachent aujourd’hui à la conservation du patrimoine végétal et animal, travail rendu possible par les différents professionnels. Ici, au Château de Bussy-Rabutin, deux jardiniers veillent à l’entretien et la conservation de cette biodiversité.
Cela passe également par un engagement fort remettant en question certaines pratiques. Par exemple, en janvier 2017, la loi Labbé a interdit l’utilisation des produits phytosanitaires dans les espaces naturels : puisque ces produits sont nocifs pour notre environnement, les jardiniers du château privilégient désormais des solutions alternatives, comme le désherbage manuel.
Enfin, le CMN met en place des partenariats avec des associations spécialisées, permettant à la fois aux jardins d’être entretenus à plus grande échelle, mais également d’établir des diagnostics fréquents. Le Château de Bussy-Rabutin collabore avec plusieurs de ces réseaux, comme Natura 2000, ou encore la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO).
©Château de Bussy-Rabutin
Au Château de Bussy-Rabutin, la biodiversité est riche. Placé dans un vallon, son domaine accueille une grande diversité d’espèces animales et végétales. Partons à leur rencontre !
Commençons par jeter un œil à la faune. Outre de nombreuses espèces d’oiseaux qui s’observent plus ou moins aisément, le domaine abrite également un certain nombre de mammifères comme des renards, des blaireaux et même quelques chevreuils.
De plus, la présence de différents plans d’eau permet un développement de la faune aquatique : on a des couleuvres aquatiques, des batraciens, et même des carpes. Ces dernières permettent d’ailleurs de contrer la prolifération des algues. Enfin, n’oublions pas nos amis les chauves-souris !
La flore est elle aussi diversifiée. Dans les jardins, on retrouve des pommiers, des poiriers et des cerisiers à fleurs, des noyers, ainsi que des tilleuls, des charmes, des noisetiers, un tulipier, un tamaris et même un Gingko Biloba au centre du labyrinthe, dont l’apparition de l’espèce date de 270 millions d’années !
Au sein de la forêt, on retrouve des hêtres, des chênes, et des frênes. Enfin, au niveau arbustif, les lilas, spirées japonaises et arbres de Judée vous en mettront plein les yeux !
©Château de Bussy-Rabutin
Le 19 juin 2014, la collaboration entre le château et la LPO a été une des premières au sein du CMN, action encouragée par un membre de l’équipe particulièrement férue d’oiseaux ! Suite à cette collaboration, une convention nationale a été signé entre les deux parties : actuellement, 18 monuments sont classés refuge LPO.
Plus de 70 espèces ont été répertorié dans le domaine (des mésanges, des moineaux, des pigeons, des corneilles, des hirondelles, des buses, un busard et même un milan noir). Parmi ces espèces, un certain nombre possède un statut de conservation particulier (inscrits sur la Liste Rouge française) comme le Bouvreuil pivoine, le Gobemouche gris, la Tourterelle des bois qui se reproduisent dans l’enceinte du parc.
Cette collaboration a permis différentes actions, dont la construction de nids pour les hirondelles.
Si vous avez déjà visité le château, vous avez certainement remarqué la présence de nids d’hirondelles sous la galerie ouest. Ces oiseaux sont aujourd’hui menacés, puisqu’environ 30% voire 40% de leur population aurait disparu. Au Château de Bussy-Rabutin, cela constitue une vraie préoccupation : si les hirondelles se construisent habituellement leurs nids elles-mêmes, il a été décidé d’en créer manuellement ! La raison principale de ce choix était la position de ces nids naturels, placés sous la galerie des rois, lieu de passage important. Nos pas fragilisant manifestement les nids des hirondelles, il a été décidé par deux de nos membres de leur créer des nids plus solides, selon la méthode fournie par la LPO – à savoir qu’ils ont été construits en plâtre et en paille. En plus d’être constants, ces nids sont aussi une manière pour les hirondelles de moins s’épuiser !
©Château de Bussy-Rabutin
Si vous croyez que plus personne n’habite au Château de Bussy-Rabutin, détrompez-vous : les chauves-souris n’ont pas hésité à s’y installer ! Les lieux d’habitation de ces dernières sont effectivement variés : elles privilégient les espaces comme les caves en période hivernale mais le reste de l’année, elles investissent les arbres, les interstices des murs, les combles,… !
Le monument accueille régulièrement des professionnels venant compter les chauves-souris, et diagnostiquer leur état. Il fût une période où le château accueillait une colonie d’une centaine de chauves-souris. Néanmoins, suite aux travaux de l’Aile Sarcus, on estime que beaucoup ont fui vers le village. Pourtant, toutes ne sont pas parties.
En juillet 2025, un membre de la Société d’histoire naturelle d’Autun est venu compter nos amies chiroptères : il se trouve qu’un bon nombre d’entre elles demeurent au sein de la cheminée de la Tour Dorée ! Malheureusement, beaucoup n’ont plus accès aux combles en raison de la construction d’un mur leur obstruant l’entrée.
Ceci dit, tout n’est pas perdu, puisque différentes solutions sont possibles et doivent encore être discutées, dont la plus évidente serait la construction d’une « chiroptière » dans ce dit mur, l’équivalent d’une chatière pour les chauves-souris !
©Château de Bussy-Rabutin
Si une des devises de Roger de Bussy-Rabutin représente une ruche, ce n’est certainement pas par hasard. Bien que le piquant du comte rappelle celui des abeilles, c’est surtout parce que ces dernières ont toujours trouvé refuge sur le domaine.
Actuellement (et ce depuis de nombreuses années), une colonie sauvage d’abeilles mellifères
loge dans le mur de la tour Est du château formant une ruche d’une taille impressionnante invisible aux yeux des visiteurs. Depuis deux ans, un second essaim a choisi, lui, de s’installer à ciel ouvert sur l’un des rebords du toit de la tour Est pour le plus grand bonheur des visiteurs qui s’extasient devant cette merveille de la Nature.
Le couloir de vol des butineuses étant suffisamment haut pour ne créer aucune nuisance au public, elles sont acceptées et essaiment régulièrement. La nourriture ne manque pas, entre les floraisons du jardin et du verger, de quelques grands tilleuls qui poussent près des douves et des arbres de la zone boisée. Un vrai paradis pour elles, à l’abri des traitements.
Pour les plus gourmands, le miel du château sera prochainement commercialisé à la boutique du monument : une convention est en cours de ratification avec un apiculteur du secteur afin qu’il installe une vingtaine de ruches dans la partie haute du parc.
©Château de Bussy-Rabutin
L’écosystème se maintient et s’entretient également par la mise en place de nouvelles actions comme la restauration prochaine du verger avec la plantation de 25 arbres fruitiers : il accueillera des pommiers, des poiriers et des pruniers.
Ainsi, si le Château de Bussy-Rabutin attire avant tout pour son histoire, ses arts et son architecture, les parcs et jardins font également partie intégrante de la vie du monument.
Pas la peine d’être féru d’histoire pour venir ! Nous proposons un tarif réservé à la visite du parc uniquement, pour les passionnés de nature, ou pour une simple déambulation !